L'addiction sexuelle, un comportement incontrôlable
Depuis notre plus jeune âge nous sommes tous plus ou moins dépendants de notre environnement. Enfant, nous sommes totalement dépendants vis-à-vis de nos parents, à l'adolescence, nous sommes partiellement dépendants de notre environnement amical et à l'âge adulte, nous sommes dépendants de notre relation de couple, de notre relation amoureuse, de nos relations amicales, de notre travail, etc... Cet ancrage à l'environnement, nous est vital pour bien vivre à condition qu'il ne soit pas lié exclusivement et de façon compulsive à un objet ou une activité.
Lorsque la dépendance devient exclusive, compulsive, boulimique, sans moyen simple de s'y soustraire, et qu'elle est la seule bouée de sauvetage pour pallier à un manque plus ou moins défini et conscient, on parlera d'addiction ou de comportement addictif.
Les objets d'addiction sont multiples : alcool, tabac, drogues, jeux ou nourriture dans le cas de la boulimie.
Lorsque l'objet en question est le sexe alors on parlera d'addiction sexuelle. Si cette addiction au sexe est associé à d'autres dépendances, comme l'alcool ou les drogues relativement fortes, on parlera alors de polyaddictions. Ces polyaddictions se développent le plus souvent dans un contexte anxiodépressif.
L'addiction sexuelle peut se définir comme la dépendance incontrôlable d'une personne à un comportement sexuel.
Les addictions sexuelles se présentent sous des formes cliniques différentes comme la dépendance à des accessoires du plaisir (les sex toys par exemple et plus précisément les vibromasseurs dont l'usage est compulsif), la masturbation compulsive, la consultation frénétique des sites pornographiques, la compulsion à l'obtention d'orgasmes à répétition, la multiplication des partenaires sexuels comme dans la nymphomanie, la dépendance au fétichisme, au voyeurisme ou à l'exhibitionnisme, le besoin irrémédiable de séduire.
Les hommes sont plus portés que les femmes aux dépendances sexuelles et c'est en particulier le cas pour la pornographie, car l'érotisme masculin passe plus par le visuel que l'érotisme féminin.
A l'heure actuelle, l'accoutumance à la pornographie peut très facilement se développer notamment avec l'essor d'internet qui regorge de plus en plus de sites érotiques et pornographiques accessibles gratuitement et en quelques clics.
Les femmes dont les partenaires ne peuvent s'empêcher de consulter des sites et des vidéos pornographiques parlent souvent de "trahison" amoureuse et se sentent dévalorisées dans leurs capacités de séduction.
En consultation de sexologie, on voit de plus en plus d'hommes, addicts sexuels, qui consultent soit seul, car leur addiction sexuelle est difficilement compatible avec leur vie professionnelle ou sociale, soit avec leur partenaire féminine, après qu'elle ait découvert leurs consultations compulsives de sites Internet de pornographie par exemple.
Pour ce qui est du traitement de l'addiction sexuelle, la thérapie comportementale est très efficace, aidée éventuellement de médicaments antidépresseurs ou anxiolytiques. Pour certaines personnes, les groupes de discussion de type Alcooliques Anonymes peuvent être d'un appui thérapeutique non négligeable. La sexualité devenant de moins en moins taboue en France, ces groupes de paroles se développent de plus en plus dans notre pays.