L'impuissance masculine, un trouble qui touche 16% des hommes dans le monde

Dans les manuels de sexologie, vous trouverez deux définitions de l' impuissance :

La première est l'impossibilité d'obtenir une érection suffisante pour permettre la pénétration, sans l'aide manuelle de la partenaire

La seconde est l'impossibilité d'obtenir une érection suffisante, pour permettre une relation sexuelle satisfaisante

En ce qui nous concerne nous donnerons la définition suivante :

L'impuissance est, soit l'impossibilité d'obtenir une érection de rigidité suffisante, pour permettre la pénétration sans aide manuelle, soit l'impossibilité de maintenir cet état érectile rigide et stable, lors de changements de positions ou en cours de pénétration.

Nous pensons, en effet, qu'il faut classer, comme souffrant d'une dysfonction érectile, tout homme qui n'a pas une érection de rigidité suffisante pour permettre la pénétration, mais également tout homme qui perd celle-ci au moindre changement de position lors d'un rapport, ou sans avoir éjaculé, quelques secondes ou minutes après la pénétration.

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Il faut bien noter, que dans toutes ces définitions, il n'est pas tenu compte de la cause organique fonctionnelle du problème, et que le terme d'impuissance peut désigner des stades allant, de l'absence totale et habituelle d'érection, à celles qui sont capricieuses ou instables.

Votre sexe est-il assez rigide ?

Dans les définitions mentionnées ci-dessus, les expressions "érection suffisante" ou "rigidité suffisante", se comprennent bien quand l'homme est avec une partenaire, mais comment un homme peut-il juger si son pénis est assez rigide, quand il est seul ?

Si votre pénis, en position debout, atteint l'horizontale, et si, en position allongée, il remonte en direction de l'ombilic, sans aide manuelle alors vous pouvez considérer que votre sexe sera assez ferme pour permettre une éventuelle pénétration sans aide manuelle (à condition que votre partenaire ait une bonne lubrification vaginale et qu'elle écarte bien ses petites lèvres). Il faut également que votre pénis puisse rester assez longtemps ferme et rigide (plus de 2 à 3 minutes) et ce quelque soit la position.

Les trois catégories d'hommes impuissants

Ceux qui ont des tumescences péniennes nocturne ou le matin au réveil, par masturbation, ou qui "bandent" bien avec une partenaire mais pas avec une autre

Ceux qui n'ont pas d'érection suffisante dans les circonstances énumérées ci-dessus (la nuit, le matin au réveil, par masturbation, ou quelle que soit la partenaire)

Enfin, ceux qui ont rarement de bonnes érections au réveil, qui ont de la difficulté pour obtenir un sexe ferme par masturbation, qui ont de plus en plus de difficultés à pénétrer leur partenaire, ou qui ne maintiennent pas toujours l'état érectile après pénétration

Dans le premier cas, il s'agit de toute évidence d'une dysfonction de l'érection d'ordre psychologique et, dans les deuxièmes et troisièmes cas, cette dysfonction peut être organique ou psychologique.

Un problème d'érection, soupçonné d'être organique, devra impérativement faire l'objet d'examens médicaux approfondis (examen clinique, examen doppler des artères et veines de la verge, dosages hormonaux et autres examens selon les cas). Lorsqu'il s'agit d'une origine psychologique, il est inutile de pratiquer ces examens.

En fait, la recherche de la cause de ce trouble n'est pas toujours simple et, très souvent, les examens médicaux effectués seront normaux.

La composante psychologique 

Devant toute impuissance, même si au départ elle est purement organique, le thérapeute doit toujours avoir à l'esprit le rôle capital de la composante psychologique. Tout sexologue sait que ces deux causes interfèrent entre eux.

La fragilité psychique, essentiellement par manque de confiance en soi, d'un homme souffrant d'un trouble érectile non-fonctionnel, pourra accentuer ce problème, et même, le faire perdurer après guérison de la cause. L'exemple le plus fréquent est la persistance d'une impuissance après arrêt d'un traitement inhibiteur de l'érection.

Donc dans tous les cas, un traitement comportemental seul (si l'origine est psychologique), ou en complément d'un traitement médical (en cas d'une impuissance organique), sera nécessaire pour restaurer plus rapidement la confiance en soi, et par la même une érection correcte.

Causes de l'impuissance d'origine psychologique

Les causes les plus fréquentes sont les suivantes :

La peur de ne pas être "à la hauteur" lors d'une nouvelle rencontre

L'angoisse de la performance : certains hommes se doivent d'être performants à tout prix, même si leurs désirs n'est pas au rendez-vous

Le désintérêt érotique pour la partenaire

Le stress, la fatigue, les soucis professionnels sont aussi très souvent responsables de pannes sexuelles

Enfin, le cas le plus classique que beaucoup d'hommes connaissent dans leur vie : 

A la suite d'une première difficulté d'ordre érectile, de causes diverses énumérées ci-dessus, la peur d'un nouvel échec, lors du rapport suivant, rendra cet homme impuissant pour deux raisons :

D'une part la peur de l'échec sera responsable d'une sécrétion d'adrénaline, qui est une substance inhibitrice de l'érection.

D'autre part elle rendra cet homme spectateur de son propre sexe (son esprit ne sera concentré que sur son sexe), ce qui diminuera la réceptivité de son cerveau au message érotique venant de sa partenaire et, ainsi, il s'empêchera lui-même de "bander", créant sa propre impuissance.

Le mécanisme de l'érection est en effet un mécanisme involontaire. Pour "bien bander" il ne faut pas avoir peur de "mal bander", et il faut se laisser aller à l'érotisme qui émane de l'autre en oubliant son sexe. L'état érectile ne peut pas se déclencher par la seule volonté, et toute concentration de l'esprit, sur autre chose qu'un stimulus érotique, empêchera l'érection de se produire.

Conséquences de ce trouble sur la vie du couple

Globalement, disons que le couple doit faire face à une altération de sa relation affective et de son intimité.

Une impuissance entraîne toujours chez l'homme un manque de confiance en soi, une dévalorisation de sa propre image pouvant aller jusqu'à un comportement dépressif. Chez sa conjointe, c'est la peur de ne plus séduire, et la crainte de réveiller l'angoisse de l'autre, lors d'une approche sexuelle !

Avec le temps, cette dernière finira par rejeter son partenaire, pour éviter les échecs répétitifs et les conflits qu'ils entraînent dans le couple.

Comme dans tout problème sexuel, la rupture de communication, qui inévitablement s'installera dans le couple, pourra, à la longue, être responsable d'une séparation.

Auteur de l'article

Il est à l'origine de la création du site sexoconseil qui a vu le jour en 2000.


Dernière mise à jour le 28 février 2017 par Véronique Serre auteur de livrets d'éducation sexuelle et rédactrice d'articles sur le théme de la sexualité pour le site sexoconseil depuis 2006.

 


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Les troubles de l'érection