Masturbation et santé
NON la masturbation ne rend ni sourd ni aveugle, ni débile, ni hystérique, ni stérile, ni impuissant et ne donne pas de boutons sur le visage ! Encore mieux elle serait même bénéfique pour la santé et réduirait les risques de cancer de la prostate chez l'homme !
Une pratique sexuelle sans conséquence sur la santé ou la sexualité
Il n'existe aucune conséquence néfaste de la masturbation sur la santé ni conséquence psychologique néfaste sauf si elle devient compulsive (régulièrement plusieurs fois par jour sans pouvoir se retenir), elle entre alors dans le cadre d'un TOC (trouble obsessionnel compulsif).
Il faut quand même rajouter un bémol à ce qui vient d'être dit : lors des consultations en sexologie nous avons constaté qu'il y avait plus d'éjaculateurs précoces parmi les hommes qui, durant leur adolescence, avaient l'habitude de se masturber très rapidement dans le seul but d'évacuer une tension sexuelle. Cette « frénésie masturbatoire » dans le seul but d'éjaculer rapidement peut conduire, à notre avis, à une éjaculation précoce. Il faut donc que les caresses masturbatoires englobent tout le corps, ne soient pas limitées au seul sexe et n'aient pas pour seule finalité d'éjaculer rapidement.
Cette mise en garde est très importante chez les adolescents qui considèrent trop souvent la masturbation comme ayant pour seul but l'évacuation rapide d'une tension sexuelle. La culpabilité liée à la masturbation est sans doute responsable d'un acte masturbatoire rapide.
La masturbation contribue à l'épanouissement de la sexualité
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Il faut donc déculpabiliser la masturbation et répéter qu'elle est sans conséquence néfaste ni sur la santé, ni sur la sexualité ultérieure si vous prenez du temps pour bien vous masturber : ne pas caresser que son sexe mais tout son corps (car la masturbation est un acte sexuel et, comme dans la sexualité entre deux partenaires, il ne faut pas être réducteur au seul sexe de l'autre) et apprendre à bander et à débander sans précipitation et sans l'obligation à chaque fois d'obtenir une éjaculation.
Faites de la masturbation un plaisir obtenu par les seules caresses avec votre corps, sans finalité systématique, est un très bon apprentissage pour une future sexualité épanouie.
Se masturber permet d'éviter un risque de sclérose chez l'homme
À noter que la masturbation est également vivement conseillée chez l'adulte homme qui n'a pas de partenaire durant une période assez longue, afin d'éviter un risque de sclérose des corps caverneux.
Cette pratique en solitaire permet de maintenir une activité érotique cérébrale
Elle est conseillée également chez l'homme et la femme afin de maintenir une activité érotique cérébrale qui risque de s'éteindre avec le temps.
L'auto-stimulation offre un accès facile à l'orgasme
Un conseil pour les femmes qui n'ont jamais connu l'orgasme : le meilleur moyen de le découvrir sera de vous masturber car il est beaucoup plus facile d'obtenir un orgasme soi même par masturbation qu'avec un partenaire. J'ai constaté que les femmes souffrant de vaginisme et d'anorgasmie n'avaient presque jamais eu recours à la masturbation durant leur adolescence.
Elle permet de pimenter une relation de couple
Enfin au niveau d'un couple la masturbation peut être un élément d'érotisation mutuel ou un plaisir différent d'un rapport habituel qui ne doit pas être négligé.
Pour terminer un mot sur le « petting » (caresses entre deux partenaires) : la technique est la même que pour la masturbation, aussi n'oubliez pas, Messieurs, qu'il ne faut pas caresser directement le gland clitoridien de votre partenaire, qu'il faut être plus doux lors de vos caresses et surtout être très attentif à ce que vous dit votre partenaire et ce qu'elle attend de vous. Parlez entre vous de vos désirs et de votre plaisir, et dites vous bien que ce qui plaît aux uns n'est pas forcément ce qui plaît aux autres.
Elle diminuerait les risques de cancer de la prostate
Le cancer de la prostate est en France le premier cancer de l'homme et fait de nombreuses victimes chaque année. Dans un but de prévention, de nombreuses études ont été et sont encore menées aujourd'hui afin de trouver des solutions face à ce cancer.
Parmi toutes ces études, l'une d'elle réalisée par des chercheurs Australien* et publiée en 2003 dans Bristish Journal of Urology tend à montrer que la pratique de la masturbation serait bénéfique pour la santé masculine puisqu'elle favoriserait une diminution des risques de cancer de la prostate.
En effet, cette étude dirigée par le Dr Giles rapporte que les hommes dont l' éjaculation étaient la plus fréquente entre 20 et 50 ans avaient moins de risque de développer un cancer de la prostate et que les hommes qui éjaculaient plus de 5 fois par semaine étaient un tiers de fois moins susceptibles de développer un futur cancer de la prostate.
* G.G. Giles et al., Sexual factors and prostate cancer in BJU Int., 2003, 92 : 211-216
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