Déviances sexuelles
Au XIX siècle, sous le développement de la psychiatrie, les comportements sexuels ont été pris en compte par le monde médical et la première classification des actes sexuels pervers a été établie par Kraft Ebing en 1882 dans son ouvrage intitulé "Psychopathia Sexualis".
Avant le XIX siècle, les comportements sexuels n'étaient pas pris en compte par la médecine mais définis par la religion et la loi.
Dans cet ouvrage, l'auteur identifie comme pathologique, ou pervers, tout acte sexuel qui ne répond pas à la seule activité reproductrice. La morale religieuse, à cette époque, dictait encore très fortement les conduites sexuelles pouvant être qualifiées de "normales".
Depuis cette époque la médecine s'est progressivement, mais difficilement, plus ou moins détachée de l'ordre social et religieux pour en venir à une classification des déviations sexuelles tenant moins compte de la morale religieuse et sociale.
De nos jours l'ouvrage de référence international en psychiatrie qui traite, entre autres, des déviances et perversions sexuelles, est le DMS version IV. Cet ouvrage de référence est rédigé par l'association psychiatrique américaine.
Si on se réfère au DMS IV, le terme de paraphilie inclut des comportements sexuels qui n'entrent pas dans le cadre de ceux que la société considère comme "normaux. Ces comportements peuvent être des déviances mineures comme le fétichisme, le voyeurisme, le travestisme, mais aussi des perversions beaucoup plus inquiétantes pour la société comme la pédophilie.
Actuellement, au mot déviance on préfère le terme de paraphilie qui désigne un comportement sexuel que la société désigne comme "anormal".
D'autre part, dans la définition de la paraphilie, la notion importante est que le comportement sexuel "anormal", que présente la personne qui en est atteinte, est le seul à pouvoir faire qu'elle obtienne un plaisir sexuel. Au travers de cette définition on voit donc, par exemple, qu'une personne qui n'a que des tendances fétichistes ou voyeuristes, mais qui peut aussi parvenir au plaisir sexuel dans d'autres situations, n'entre pas dans le cadre ou dans la définition de la paraphilie.
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Certains auteurs emploient le terme de "sexualité autre", en remplacement du terme de paraphilie, pour désigner des comportements sexuels qui sont acceptés par les deux partenaires, sans contrainte de l'un sur l'autre, et qui peuvent les conduire à une jouissance.
La notion de non contrainte de l'un sur l'autre est essentielle pour différencier ce type de sexualité de la perversion dans laquelle la contrainte de l'un sur l'autre est toujours présente.
Il existe une infinité de déviances ou de paraphilies dont les principales sont :
l'exhibitionnisme
le voyeurisme
la zoophilie
la coprophilie
le fétichisme
le travestisme
le sadomasochisme
etc..
A noter que le DMS ne définit pas ce qu'est le comportement sexuel normal et ne répertorie que ceux "socialement" anormaux.
En conséquence, certains comportements sexuels jugés antérieurement à la dernière publication du DMS (version IV) comme des déviances sexuelles, ne le sont plus. A titre d'exemple, on peut citer l'homosexualité ou la sodomie qui est pourtant encore condamnée dans certains états des Etats-Unis, même lorsqu'elle est pratiquée au sein d'un couple marié. En ce qui concerne l'homosexualité, elle n'a disparu du DMS que dans les années 1980 sous la pression du lobby gay.
On voit donc que la classification de l'association psychiatrique américaine, qui rédige le DMS, a encore pour base un contexte culturel et social, mais moins soumis à la religion qu'antérieurement.
La génétique ou la biologie sont-elles responsables des déviances ou perversions sexuelles ?
Jusqu'à présent tous les moyens d'investigations biologiques ou radiologiques très poussés, comme l'IRM, n'ont pas pu mettre en évidence de causes organiques à ces déviations.
La seule donnée qui puisse non pas expliquer mais établir une relation avec une attitude comportementale de violence sexuelle est le taux de testostérone (hormone mâle qui assure le développement sexuel masculin) circulant dans le sang. Cela ne veut pas dire que des personnes qui ont un taux élevé de testostérone soient des violents sexuels en puissance mais qu'il faut éviter de prescrire un tel médicament à une personne qui a déjà présenté un comportement sexuel violent.